Séminaire Sensori-Motricité

Séminaire Sensori-Motricité

J’ai assisté à deux sessions du Séminaire Corps et Prothèses : « Sensori-motricité et réalité virtuelle » organisé à l’Université Grenoble Alpes le 26 Janvier 2018.

Lors de l’introduction faite par Patrick Pajon et Marie Agnès Cathiard sur l’interaction du virtuel sur le ressenti du corps médial (sensorimoteur), on apprend que les récentes expériences de l’utilisation de la réalité virtuelle permettent de soulager des grands brûlés en les baignant dans une ambiance glacée virtuelle, qu’aux USA il a été possible de piloter mentalement un avatar avec 3 membres et en France un sixième doigt à chaque main.

Michel Guerraz (Université de Savoie) rapporte que les sensations (douleurs ou mouvements) affectant les membres fantômes, qu’ils soient issus d’une amputation ou d’aplasie congénitale (agénésie), sont très fréquentes.
90% des patients témoignent de sensations fantômes liées au membre absent :

  • posture fantôme (par exemple bras tendu) qui pourrait être la dernière position du membre avant l’amputation
  • douleur fantôme
    • sensation d’écrasement
    • ongles entrant dans la paume de la main
    • brûlure
    • rhumatisme
    • bague sur un doigt

et ces sensations semblent plus présentes à mesure de l’avancée de l’âge.

Michel Guerraz relate des cas où un enfant atteint d’agénésie, comptait sur ses doigts, d’une main qu’il n’a jamais eue.

J’avoue ne pas avoir tout compris, mais je retiens qu’il y a une grande interaction entre la réorganisation corticale et la douleur fantôme. La réorganisation corticale apparaît lors de la disparition d’un membre, sa zone corticale associée est en partie remplacée par ses voisines.

Des essais d’utilisation de prothèses myo-éléctriques réduiraient les douleurs fantômes et renverseraient les réorganisations corticales (la zone corticale retrouverait donc ses fonctions d’origine).

Par contre déception (de ma part) les prothèses myo-éléctriques non équipées de retour sensoriel seraient souvent abandonnées par les patients. (Il y a actuellement un engouement international pour le développement de telles prothèses).

L’avenir appartient à la génération de prothèses équipées de capteurs sensoriels. Des prototypes existent dans lesquels les signaux sont injectés au niveau des nerfs médiaux vers le cortex. Le porteur détecte les textures et ressent les pressions, mais c’est encore très onéreux.

Pendant la session question/réponse, une chercheuse témoigne que dans son panel de test, 75% des 95 sujets observés, ressentent de la douleur et des mouvements de leurs membres fantômes.

Ensuite Nelly Darbois, kinésithérapeute et chercheuse, expose les bienfaits/dangers de la thérapie miroir et sur les neuromythes.

Un peu éloigné de mes intérêts pour les prothèses, je découvre le principe de la thérapie miroir (d’ailleurs médiatisée par un épisode de la série Docteur House) et de réactions surprenantes même sur des participants non amputés. On doit trouver de nombreuses vidéos sur YouTube sur ce sujet.

Axée sur les neuromythes, Nelly affiche de nombreuses publicités où le vendeur faussement utilise l’image du cerveau pour vendre n’importe quoi (par exemple du neuro-soda).

Sa définition du neuromythe : une croyance erronée concernant notre cerveau, sur son fonctionnement, ses rôles pouvant découler de données scientifiques fausses ou mal comprises. Son meilleur exemple : le film de Luc Besson, Lucy, dans lequel Morgan Freeman affirme que nous n’utilisons que 10% de nos capacités cérébrales (faux) et que Lucy a des pouvoirs exceptionnels car elle en utilise 100% (joke !!)

En conclusion, elle nous suggère de retenir deux idées sur les neuromythes

  • Avoir un regard critique sur les techniques de rééducation basées sur les neurosciences (ne pas jouer aux apprentis sorciers)
  • Garder une vigilance quant à la tendance à expliquer des phénomènes complexes par une perspective neuroscientifique. (j’ai cru comprendre que les chercheurs étaient dubitatifs sur les résultats/conséquences de la méditation en pleine conscience).

 

 

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